Pays-Bas Le secteur laitier en proie au Pays-Bas Le secteur laitier en proie au scandale des veaux
Une enquête en cours va déterminer l’ampleur du nouveau scandale hollandais, lié aux naissances de veaux falsifiées.
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«Les procédures d’enregistrement des veaux vont se durcir », a averti la fédération agricole néerlandaise LTO. Aux Pays-Bas, les scandales se suivent mais ne se ressemblent pas. Après la révélation d’une fraude au lisier de grande ampleur l’automne dernier, des falsifications concernant des naissances de veaux ont récemment défrayé la chronique.
Dans le cadre d’une enquête des autorités sanitaires (NWVA) et des services du ministère de l’Économie (RVO), quelque 2 100 entreprises, soit une exploitation sur sept, ont été bloquées dans un premier temps. Mais toutes devraient être en mesure de reprendre leurs activités d’ici peu. « L’examen des autorisations de déblocage sera achevé dans une semaine et demie », a indiqué la ministre de l’Agriculture le 20 février. « Des sanctions vont être infligées », a-t-elle aussi prévenu. Pour l’heure, l’ampleur du phénomène reste à déterminer. « Dans quels cas s’agit-il d’une réelle fraude ou de négligence non intentionnelle ? », se demande aujourd’hui la ministre. Cette fois-ci, la supercherie a consisté à attribuer plusieurs naissances de veaux à une même vache alors qu’elles provenaient d’animaux distincts.
Quotas de lisier
Cette fraude, qui permet de conserver un plus grand nombre de génisses, vise avant tout à tricher avec les droits de production de phosphates. Parce qu’une génisse est comptabilisée comme une « demi-vache », la réglementation estime qu’elle produit deux fois moins de phosphates qu’une vache ayant vêlé. La « ruse » permet de bénéficier de droits d’élevage supplémentaires, ce qui l’autorise à produire davantage de lisier. In fine, l’exploitation s’avère plus pollueuse qu’elle ne le fait savoir à l’Administration.
Cette fraude intervient alors qu’un nouveau système de quotas de lisier est en place depuis le 1er janvier aux Pays-Bas. Il fixe un nombre spécifique de droits d’élevage pour chaque exploitation. Ceux-ci sont accordés en fonction de la taille du cheptel et de la superficie des terres. À partir de là, des limites de production de lisier et de phosphates s’appliquent à chaque exploitation. De toute évidence, les fraudeurs avaient pour objectif d’échapper à ces nouvelles contraintes.
Adopté sous la pression de Bruxelles, ce système de quotas de lisier entend lutter contre la surproduction de phosphates aux Pays-Bas qui a dépassé les plafonds européens autorisés ces dernières années. Une situation s’expliquant par l’explosion de la production laitière néerlandaise dès la disparition des quotas en 2015.
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